Chronique de marché pomme de terre Septembre 2016
Frédéric Laviron
Roussineau SA
Site internet Roussineau

« Qui parle sème, qui écoute récolte » Pythagore
Le printemps pluvieux et l’été trop sec ont apporté leur brin d’incertitude sur un marché de pommes de terre dont les bases étaient déjà saines fin mai. En effet, alors que les arrachages accusent un retard de 2 semaines en moyenne, les stocks de l’ancienne récolte épuisés, ont permis un excellent déroulement de la campagne primeur.
Toute variété avec une matière sèche apte à l’industrie est la proie des industriels qui captent peu à peu la plupart des lots… laissant les négociants du Nord, approvisionnant le marché du frais, souvent au bord de la rupture de stock en fin de journée.
Le marché du frais, confronté à un automne trop doux, a du mal à prendre son souffle. Les volumes ne sortent pas. Dans ce marché peu enclin à l’offre, très ferme, trop longtemps mal approvisionné par des arrachages compliqués, la consommation de la pomme de terre fraîche recule. À l’export, l’Espagne trouve, selon les lieux, encore des produits nationaux livrés moins chers que nos prix départ ! Seuls les lots “premium” en Monalisa, Agata, Melody chargent. Mais gare aux coups internes et aux litiges ! L’Allemagne approvisionne l’Italie à des prix moindres. Les pommes de terre polonaises, malgré les “barrières phytosanitaires”, et des variétés souvent méconnues en Occident, restent très attractives en prix.
Les Agata ne sont quasiment pas offertes, si ce n’est à des prix impraticables dans l’immédiat. Les chairs fermes ne le sont pas davantage. Vu les rendements, les agriculteurs espèrent des prix meilleurs en deuxième partie de saison. Dans ce contexte, rien n’est écrit pour la suite de la campagne. Gare à l’excès de confiance !