Et si 2019 soufflait un vent nouveau ? Tant de défis s’offrent à nous, technologiques, réglementaires, qualitatifs, que cette deuxième partie de campagne de commercialisation de pommes de terre pourrait s’avérer unique. Tout le monde s’accorde sur le fait que nous devrions commercialiser l’entière production française sans difficultés avant juin.
Un début d’année dynamique sur le marché
Les chiffres à l’exportation sont globalement bons et resteront assurément dynamiques vers nos pays voisins, avec néanmoins de fortes nuances d’acceptations des prix élevés, notamment en Italie. Ce début d’année est marqué par un dynamisme de la demande inattendue, et en particulier une demande inhabituelle en provenance de Grèce. Mais les problématiques sont ailleurs : la forte demande de l’industrie trouble le marché de la pomme de terre fraîche et il est parfois impossible de répondre à des demandes étrangères pour des variétés fritables brossées en sacs ; l’arrêt prévisible de la commercialisation du CIPC et de son utilisation amènera de profondes modifications en terme variétal avec le choix de produire des variétés à plus longue conservation, l’utilisation de produits de conservation alternatifs plus chers restant aujourd’hui marginale. Quid de la commercialisation de notre production après le mois d’avril ? sommes-nous prêts à réduire nos surfaces de production pour laisser place aux produits primeurs français ou d’importation du bassin méditerranéen ? Perdrons-nous le leadership de l’exportation de pomme de terre fraîche en Europe ; quelles nouvelles variétés pour quel marché ? La demande d’analyses de résidus par les supermarchés s’accélère. Aujourd’hui il existe un réel manque de plants, de l’ordre de 15 à 20 %, pour la prochaine campagne. Pourtant, à l’heure où les obtenteurs font le compte exact de leurs disponibilités, il n’apparaît pas que les surfaces emblavées devraient diminuer… elles pourraient même augmenter. Paradoxal non ?Une nature généreuse ?
Avons-nous déjà oublié que nous avons écoulé la production 2017 encore sur le mois de septembre 2018 et ceci partout en Europe ? J’aime à rappeler que, si les prix sont élevés cette année, ceci est exclusivement lié à une baisse très nette des rendements dans les pays du nord de l’Europe, due à la sécheresse. Si la nature est généreuse en 2019, un autre défi nous attendra…