Chronique de marché pomme de terre janvier 2022

Auteur de publication : Frédéric Laviron – Roussineau SA

Chronique de marché pomme de terre janvier 2022

Une chose est certaine: la production française de pomme de terre fraîche fut, en volume, correcte. Partant de ce constat, nous connaissons bien l’adage: « Avant Noël, je peux vendre des pommes de terre ; après Noël, je dois vendre des pommes de terre ».

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Réactivité de la filière ?

Si nous pouvons nous réjouir de la réactivité de la filière à répondre aux attentes de la nouvelle clientèle des pays de l’Est, il n’en reste pas moins que nous restons en deçà de nos volumes sur nos marchés traditionnels et partenaires de la péninsule ibérique, exigeant une haute qualité de tubercule dans un contexte de baisse de consommation.

Certes, les volumes exportés enregistrent des niveaux soutenus et j’estime que cela devrait perdurer sur les prochains mois vers l’Est, toujours dans l’attente d’ouverture de nouveaux marchés tels que la Pologne ou la République tchèque, tant que la pomme de terre primeur grecque, égyptienne, d’Israël et bien entendu espagnole ne viennent donner un sérieux coup de frein à notre élan.

Ne pas relâcher nos efforts pour les prochaines récoltes

Non, mon inquiétude tient surtout au fait qu’il ne faut pas relâcher notre effort et que les perspectives pour les prochaines récoltes sont hypothétiques. Au regard des dernières années, nous constatons que la demande est concentrée sur des produits de haute qualité, lavables et qu’à moins d’incidents climatiques (comme c’est le cas cette année à l’Est), nous en sommes réduits à produire, travailler et vendre uniquement ce type de qualité
et de produits.
Quid d’un produit de second choix? Bon nombre d’agriculteurs aujourd’hui s’interrogent sur le basculement de tout ou partie de leur emblavement vers des productions plus rémunératrices ou plus sûres comme les céréales, le maïs et bien entendu, la pomme de terre de transformation. Les contraintes techniques qui pèsent sur la production, la difficulté de maintenir des pommes de terre en frigo, les certifications qui s’accumulent, l’exigence de qualité…, tout cela réuni, amène un changement profond du visage de la production à l’avenir à tous les échelons de la filière.