Auteur de publication : Jérôme Bonnier – Ets Jérôme Bonnier
Chronique de marché pomme de terre mars 2023
La conclusion de ma chronique de mars 2022
était qu’il risquait d’y avoir du sport pour trouver
des pommes de terre sur le marché libre la saison
prochaine. 12 mois sont passés et du sport, il y en a,
et cela risque de durer. Le marché libre est très
très tendu pour cette fin de campagne, avec
de la rétention chez les derniers stockeurs.
Les conditionneurs continuent de s’auto-alimenter
et n’achètent plus que le strict minimum, sachant
qu’il faut pratiquer le double lavage pour arriver à
passer certains lots de qualité très délicate. Le taux
de déchet explose au même rythme que le prix d’achat.
Les litiges sont de plus en plus fréquents.
Sur le marché du frais, l’Espagne, le Portugal et l’Italie
ont 15 jours de retard pour la récolte des nouvelles
pommes de terre. L’arrivée des premières pommes
de terre d’Israël et d’Égypte est imminente.
En Bretagne, après un début prometteur pour
les plantations sous bâche en février on a constaté
un arrêt de 4 à 5 semaines puis une reprise.
Mais l’intention de planter semble être en retrait
pour la pomme de terre fraîche, tandis que l’industrie
a un appétit féroce et recrute de nouveaux producteurs.
De leur côté, les filières de production féculière et
betteravière souffrent énormément. Que vont faire les
planteurs, arrêter ou s’orienter vers la pomme de terre ?
Les Pays-Bas et la Belgique ont du mal à augmenter
leurs surfaces de production, la France va planter
en implorant un don du ciel… que la pluie tombe !
En tout cas, la primeur va trouver toute sa place cette
année, avec des prix qui devraient être très soutenus.
Mais ensuite, il y a énormément de paramètres
de changement et beaucoup de remises en question
pour l’année à venir sur tous les marchés.
Est-ce que la France pourrait devenir le nouvel eldorado
de la pomme de terre ? Encore du sport !