Chronique de marché pomme de terre mars 2021

Auteur de publication : Jérôme Bonnier – J B Grains SARL

Chronique de marché pomme de terre mars 2021

La France, vient de donner raison, sous couvert du Covid, aux locavores. Loin de toutes les normes indigestes, producteurs et consommateurs se découvrent. La vente directe dans les distributeurs automatiques, les magasins de producteurs à la ferme et en ville deviennent des metteurs en marchés incontournables. Produisons local vendons local mangeons local; si possible bio et toute l’année, ça, c’est dans les salons parisiens. Même si l’on ne fait pas tout pousser partout toute l’année. L’année dernière à même époque, nous croulions sous les stocks d’invendus.

Des camions en litiges tous les jours

Puis le Covid est passé par là et nous avons vécu des effondrements et des reprises. N’oublions pas le changement d’antigerminatif, des producteurs perdus avec les nouveaux produits qui font des dégâts dans les stockages. Les frigos tournent à plein régime pour tenir une pomme de terre qui vieillit très mal. Des camions sont en litiges tous les jours. Les acheteurs font de leur mieux pour honorer les demandes aux exigences toujours aussi folles. Avec tous ces changements, la filière est à la peine et a bien du mal à se retrouver. Tous les producteurs qui alimentent le segment de la frite croulent sous le stock. Avec le Covid, les volumes produits en bio sont en excédent. Les collectivités doivent servir une part des repas en bio mais confiné, ce n’est pas consommé… En GMS, les ventes sont quasiment identiques à l’année dernière, voire un peu supérieurs.

Au rythme des confinements

Au rythme des confinements, nos clients espagnols, italiens, portugais, allemands se sont mis aussi au local. Ils ne nous font que des demandes très ponctuelles sur des produits ciblés. Les taux de tare appliqués sont très élevés sur certains lots. Beaucoup de pommes de terre détériorées sont dégagées. Après une petite embellie et quelques rachats de couverture, les industriels belges et néerlandais viennent de retomber dans la morosité. Le marché du flocon est complètement saturé. L’Égypte et Israël vont commencer à récolter vers la mi-avril. Les plantations dans les régions primeur françaises sont en cours. Les premières bretonnes devraient arriver vers le 1er juin. Soyons positifs, attendons-nous à une sacrée surchauffe sur la demande, lors de la réouverture de tous les lieux de rassemblement. Mais quand?